Le comportement alimentaire pour en changer, la volonté ne suffit pas! La volonté, cette baguette magique sans pouvoir.

Comprendre la psychologie du comportement alimentaire: Pourquoi la volonté ne suffit pas ?

 

Sophie Schoelinck diététicienne-nutritionniste depuis 23 ans, spécialisée en psycho-comportement alimentaire dans le grand Charleroi, nous parle de cette croyance culpabilisante qui est véhiculée dans les messages de coaching actuel, qui alimentent la fausse idée reçue que seule la volonté suffit à changer.

Le dicton populaire "Quand on veut, on peut" a été martelé dans nos esprits depuis des générations. Cette croyance suppose que la simple volonté peut nous permettre de surmonter tous les obstacles et de changer notre comportement alimentaire. Cependant, pour de nombreuses personnes, la réalité est bien différente. Le processus de modification du comportement alimentaire est souvent bien plus complexe que de simplement "vouloir" le changer. Dans cet article, nous explorerons les nuances du comportement alimentaire, les facteurs psychologiques qui le sous-tendent, et pourquoi la volonté seule ne suffit pas pour créer un changement durable.

1 : Les complexités du comportement alimentaire

Le comportement alimentaire est profondément ancré dans notre vie quotidienne. Il est influencé par de multiples facteurs, tels que les habitudes, les émotions, les croyances, la culture et l'environnement. Avant d'aborder la question de la volonté, il est essentiel de comprendre ces influences.

1.1 Habitudes alimentaires : Nos habitudes alimentaires sont souvent enracinées dans notre routine quotidienne. Manger est une activité répétée plusieurs fois par jour, ce qui crée des schémas comportementaux qui sont difficiles à briser.

1.2 Émotions et stress : Les émotions jouent un rôle crucial dans notre comportement alimentaire. Beaucoup de gens mangent en réponse au stress, à l'anxiété, à la tristesse ou à la joie. Ces émotions peuvent submerger la simple "volonté".

1.3 Croyances et perceptions : Les croyances et les perceptions autour de la nourriture influencent nos choix alimentaires. Les idées préconçues sur la santé, la beauté et la culpabilité associées à certains aliments peuvent avoir un impact majeur sur nos décisions.

1.4 Culture et environnement : La culture et l'environnement dans lesquels nous vivons exercent une influence majeure sur notre comportement alimentaire. La disponibilité des aliments, les traditions familiales et la publicité sont autant de facteurs qui façonnent nos choix.

2 : La volonté et ses limites

La volonté est la capacité de faire un choix conscient pour résister à des tentations immédiates en faveur d'objectifs à long terme. Cependant, la volonté a des limites, et ces limites peuvent être exacerbées par les complexités du comportement alimentaire.

2.1 Épuisement de la volonté : La volonté est un bien précieux qui peut s'épuiser au fil de la journée. Résister à des tentations constantes, qu'elles soient liées à la nourriture ou à d'autres domaines de la vie, peut la diminuer.

2.2 Le piège de la privation : Lorsque nous nous privons de certains aliments, la volonté peut s'affaiblir au point de céder à la tentation. Le sentiment de privation peut conduire à des épisodes de surconsommation.

2.3 L'influence des émotions : Les émotions fortes peuvent affaiblir considérablement la volonté. Lorsque nous sommes submergés par le stress, la colère ou la tristesse, il devient difficile de résister à l'appel réconfortant de la nourriture.

3 : La psychologie de la résistance au changement

La résistance au changement est un concept psychologique bien documenté. Même lorsque nous "voulons" changer notre comportement alimentaire, nous pouvons rencontrer des obstacles psychologiques.

3.1 La zone de confort : L'être humain a une forte tendance à rester dans sa zone de confort. Changer nos habitudes alimentaires peut être perçu comme menaçant, car cela nous oblige à quitter notre zone de confort.

3.2 La peur de l'échec : La peur de ne pas réussir à maintenir un changement alimentaire crée une anxiété qui peut être paralysante. La peur de l'échec peut rendre difficile de prendre la décision de changer.

3.3 L'identité et l'estime de soi : Notre comportement alimentaire est souvent lié à notre identité et à notre estime de nous-mêmes. Changer nos habitudes peut remettre en question ces aspects de notre personnalité.

4 : La guerre contre la culpabilité

L'un des aspects les plus contreproductifs de l'adage "Quand on veut, on peut" est la culpabilité qui en découle. Cette culpabilité peut peser lourdement sur ceux qui n'arrivent pas à changer leur comportement alimentaire.

4.1 La culpabilité et le cycle de l'auto-sabotage : La culpabilité peut entraîner un cycle de l'auto-sabotage. Après un écart alimentaire, la culpabilité peut pousser à abandonner complètement la tentative de changement.

4.2 La perception erronée de la volonté : La culpabilité crée une perception erronée que la volonté seule devrait suffire à changer. Cela peut entraîner des attentes irréalistes et le sentiment de ne jamais être à la hauteur.

4.3 L'approche positive du changement : plutôt que de blâmer la volonté, il est plus productif d'adopter une approche bienveillante et positive du changement. Cela implique de reconnaître les obstacles et les défis tout en encourageant les petites victoires.

5 : Les stratégies pour un changement durable

Pour créer un changement alimentaire durable, il est essentiel de reconnaître que la volonté seule ne suffit pas. Voici quelques stratégies pour vous aider à surmonter les obstacles :

5.1 L'auto-compassion : Soyez bienveillant envers vous-même. Les erreurs font partie du processus de changement. Évitez de vous blâmer et apprenez à vous pardonner.

5.2 La planification et la préparation : Planifiez vos repas et collations à l'avance pour éviter les choix impulsifs. Assurez-vous d'avoir des aliments sains à portée de main.

5.3 La recherche de soutien : Envisagez de vous entourer de personnes qui soutiennent vos objectifs de changement. Un soutien social peut renforcer votre détermination.

5.4 La gestion du stress : Apprenez des techniques de gestion du stress telles que la méditation, la respiration profonde, le yoga, l’hypnose, la thérapie. Le stress est l'un des facteurs les plus courants qui sapent la volonté.

5.5 L'approche graduelle : Plutôt que de chercher un changement radical, envisagez d'apporter des modifications progressives à votre comportement alimentaire. Cela réduit la pression sur la volonté.

5.6 L'éducation : Apprenez autant que possible sur la nutrition, la psychologie du comportement alimentaire et les besoins spécifiques de votre corps. La connaissance peut vous aider à prendre des décisions plus éclairées.

En conclusion, Sophie Schoelinck spécialiste du comportement alimentaire depuis plus de 20 ans sur la région de Charleroi nous encourage à demander de l'aide.

Il est temps de reconsidérer la croyance que "quand on veut, on peut" est la seule clé pour changer son comportement alimentaire. La réalité est bien plus complexe, avec de nombreuses variables en jeu. La volonté est un facteur important, mais elle n'est que l'un des nombreux éléments qui influencent nos choix alimentaires.

La culpabilité qui découle de l'idée que la volonté seule devrait suffire est non seulement inutile, mais également contreproductive. Elle peut vous maintenir dans un cycle de comportement alimentaire malsain et dévalorisant.

Au lieu de vous blâmer, considérez l'adoption d'une approche plus compatissante envers vous-même. Reconnaissez que le changement est difficile, mais qu'il est possible avec les bonnes stratégies et le soutien approprié.

Si vous vous trouvez confronté à des défis insurmontables pour changer votre comportement alimentaire, il peut être utile de consulter un professionnel de la santé, tel qu'un nutritionniste ou un psychologue spécialisé dans les troubles alimentaires. Sophie Schoelinck peut vous aider dans ce sens. Ils peuvent vous aider à comprendre les causes profondes de vos habitudes alimentaires, à élaborer un plan de changement adapté à vos besoins spécifiques, et à vous fournir le soutien nécessaire pour un changement durable.

N'oubliez pas que vous n'êtes pas seul dans votre quête pour un comportement alimentaire plus sain. Avec la bonne approche, le changement est possible, et vous méritez le soutien dont vous avez besoin pour y parvenir. Ne laissez pas la culpabilité ou les attentes irréalistes vous empêcher de poursuivre un mode de vie plus sain et plus équilibré. Le changement commence par une décision, mais il se réalise avec patience, compassion et le soutien adéquat.